Le Rapport sur la gouvernance en Afrique (RGA) est le fruit de la coopération et de la collaboration entre le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) et les membres de la plateforme de l’Architecture africaine de la gouvernance (AAG). Le RGA dresse un état des lieux de la gouvernance en Afrique en vue de fournir aux États membres de l’Union africaine une base de référence complète qui permettent aux gouvernements à améliorer leur gouvernance. Il peut servir d’instrument de mesure du changement, d’analyse, d’évaluation et de suivi des tendances de la gouvernance sur le continent. Il recense ainsi les meilleures pratiques qui pourraient être partagées entre les États membres dans le processus d’échange d’expériences et d’apprentissage entre pairs, afin de renforcer la gouvernance en Afrique.
Le Rapport sur la gouvernance en Afrique (RGA) est une publication de l’Union africaine (UA) sur l’état de la gouvernance en Afrique. Il est produit par le Secrétariat du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) en collaboration avec les membres de la plateforme de l’architecture africaine de la gouvernance (AAG), avec la participation et les contributions de très nombreux partenaires.
L’amélioration de la qualité de la gouvernance dans les États membres de l’UA est une composante essentielle du mandat de la Conférence qui reconnaît ainsi que la bonne gouvernance est une composante nécessaire et essentielle à la réalisation des objectifs de développement énoncés du continent. En conséquence, en 2017, la Conférence de l’Union a affirmé et élargi le rôle du MAEP pour superviser le suivi et l’évaluation dans tous les domaines clés de la gouvernance du continent. Les responsabilités supplémentaires du MAEP comprennent le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA et des objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD ou Agenda 2030). En outre, en 2018, la Conférence de l’UA s’est félicitée d’une initiative visant à repositionner le MAEP en tant qu’outil d’alerte précoce dans le cadre d’un effort collectif de prévention des conflits. La même année, lors du 11e Sommet extraordinaire de la Conférence de l’UA, celle-ci a réaffirmé la nécessité de renforcer la capacité du MAEP à consolider son autonomie fonctionnelle et à s’acquitter de son mandat élargi La Conférence de l’UA a demandé au MAEP d’élaborer, en collaboration avec l’AAG, un rapport régulier sur l’état de la gouvernance en Afrique et de le présenter aux États membres.
Le RGA a pour objectif principal de fournir des évaluations et des rapports pertinents, précis et informatifs sur les domaines de gouvernance essentiels sélectionnés dans les 55 États membres de l’UA. Sur la base de recherches et d’analyses d’experts, le RGA vise à présenter des évaluations fondées sur des preuves, objectives et équilibrées de l’état de la gouvernance africaine, dans le but d’atteindre la stabilité et le développement politiques, sociaux et économiques à long terme sur le continent. Il met l’accent sur les principaux thèmes de la gouvernance en Afrique et vise à :
- Mettre en évidence les bonnes pratiques en matière de gouvernance pour le partage entre pairs ;
- Identifier les contraintes et les défis en matière de gouvernance ;
- et, Formuler des recommandations pour l’adoption et l’amélioration de la gouvernance par les États membres de l’UA.
Inspiré de l’Agenda 2063, considéré comme le cadre stratégique de réflexion et de transformation pour le continent, le Rapport sur la gouvernance en Afrique 2021 présente une série de quatre scénarios prospectifs de la gouvernance en Afrique. Les scénarios servent de guide d’élaboration et de mise en œuvre des stratégies de la gouvernance africaine, mettant en évidence les domaines. d’action essentiels à la réalisation de l’avenir choisi.
Les principales étapes de la construction des scénarios se présentaient comme suit :
- La confirmation des thèmes centraux des scénarios et la définition des tendances motrices, les facteurs critiques, les incertitudes et les points d’intervention (voir Fig. 1 Diagramme du cadre analytique) ;
- La collecte rigoureuse de données sur les problèmes de gouvernance identifiés à partir de diverses sources ;
- CL’analyse critique et l’interprétation des informations par les méthodes de prospective stratégique ;
- Le dialogue consultatif entre les multiples parties prenantes avec des contributions diverses ;
- et La formulation créative des scénarios de la gouvernance africaine de 2063.
Les scénarios reposent sur la recherche documentaire et l’analyse des tendances afin de fournir une base de données probantes pour les récits, sur les discussions et les contributions des ateliers de création de scénarios et d’un sondage en ligne. Voici les principales activités d’élaboration de scénarios entreprises dans le cadre de l’élaboration du RGA 2021 :
- L’atelier technique du Secrétariat du MAEP, organisé en janvier 2020 avec les principaux membres de l’équipe de recherche du RGA 2021 à Cape Town (Afrique du Sud)
Résultats Gouvernance synthétisée et cadre analytique de prospective stratégique, approche méthodologique et feuille de route, pour orienter le processus de développement du RGA 2021 et la construction des scénarios. L ’équipe conjointe d’experts en gouvernance du MAEP et d’experts en prospective stratégique de l’IFR a choisi les points de données clés, documents de référence, domaines essentiels et stratégiques à inclure et à traiter dans la recherche sur l’avenir de la gouvernance africaine. (Voir le diagramme du cadre analytique à l’annexe F)
- Forum multilatéral et atelier sur la création de scénarios en ligne, mai 2020
Résultats Lancement du processus d’élaboration de scénarios du RGA 2021 et convocation du Groupe continental de référence multipartite (CRG) pour le projet. Il a été demandé au CRG, en tant que groupe d’informateurs diversifié, d’apporter des contributions essentielles à la recherche sur l’avenir de la gouvernance africaine, en mettant l’accent sur les domaines de préoccupation et d’intérêt particulier pour garantir l’approche participative et l’adhésion au RGA 2021. En outre, le CRG a été créé dans le but de promouvoir et de vulgariser les scénarios prospectifs de la gouvernance en Afrique à l’horizon 2063, à travers son appui à une large diffusion du Rapport et à la promotion des domaines d’intérêt stratégiques et des mesures prioritaires concernant les principaux moteurs de gouvernance et les facteurs d’impact déterminants. (Voir l’annexe B pour la liste des membres du Groupe de consultation continental et les domaines d’expertise représentés)
- Un atelier de construction de scénarios en ligne avec la Plateforme d’architecture de gouvernance en Afrique (AGA), mai 2020.
Résultats Création des scénarios prospectifs de référence évolués pour la gouvernance africaine en 2063 — Utopie, dystopie et surprise. Les consultations ont permis d’avoir une indication nette des facteurs clés, des événements marquants possibles et des mesures d’action potentielles à inclure et à explorer dans le processus d’élaboration des scénarios comprenant de multiples parties prenantes.
- Sondage en ligne sur les principaux enjeux et opportunités de la gouvernance, juillet à octobre 2020
Résultats Contributions des participants stratégiques reçues de divers répondants partageant leurs perceptions de l’état actuel et des tendances émergentes de la gouvernance africaine aux niveaux régional et national. (Voir l’annexe G et le rapport complémentaire du RGA 2021 qui contient des détails supplémentaires sur la recherche)
- Ateliers virtuels de création de scénarios pour les groupes de discussion, septembre 2020
Résultats De multiples partenaires ont été sélectionnés selon des critères stratégiques parmi les pays échantillons retenus pour participer aux ateliers de création de scénarios du groupe de discussion du RGA 2021. Lors des travaux en groupe, les participants étaient invités à imaginer l’avenir de la gouvernance africaine à l’horizon 2063 à travers différents types de scénarios - meilleur scénario, scénario du pire, scénario surprise et scénario de référence. Grâce à leur engagement franc et aux informations qu’ils ont partagées, les divers répondants stratégiques ont défini les principales caractéristiques des scénarios prospectifs de la gouvernance africaine pour chaque type de scénario du RGA 2021, y compris i) les principaux titres et histoires pouvant faire la Une des journaux ; ii) la définition des principales caractéristiques de la gouvernance en frique à différents niveaux systémiques, du citoyen et des institutions aux niveaux local, régional, continental et mondial.
- Ateliers virtuels de discussion sur les stratégies à adopter, novembre à décembre 2020
Résultats Deux ateliers de discussion sur les politiques à adopter ont été organisés, le premier avec les membres de l’AAG et le second avec les membres du CRG/RGA 2021. L’objectif était de présenter les principales implications politiques et les recommandations issues des scénarios du RGA 2021. Les membres de l’AAG et du CRG ont partagé leurs contributions sur les domaines politiques à hiérarchiser respectivement du point de vue de l’UA et des multiples parties prenantes.
- Atelier de validation — décembre 2020
Résultats Le projet final des scénarios du RGA 2021 a été présenté pour validation à un rassemblement de jeunes, d’experts en gouvernance, d’universitaires, des représentants des Communautés économiques régionales, de l’AAG et du MAEP. Les récits de scénarios ont été discutés et affinés, et les projets de recommandations ont été améliorés en référence au RGA 2019 et aux domaines stratégiques essentiels identifiés par les groupes d’experts et de parties prenantes convoqués. Les scénarios du RGA 2021, les principaux moteurs, les facteurs d’impact déterminants et l’appel à l’action sous forme de recommandations ont été validés et adoptés.
Voici un résumé des scénarios prospectifs élaborés sur la gouvernance africaine :
Scénario de référence — « L’Afrique Unie »
En 2063, le continent a réalisé les aspirations générales de l’Agenda 2063. Toutefois, des questions importantes doivent encore être traitées, comme l’égalité entre les sexes, les risques de catastrophe environnementale et un meilleur accès aux capacités numériques pour les populations africaines. Les principales caractéristiques du scénario de référence présentent un continent politiquement et économiquement intégré comprenant des communautés de la diaspora et une population bien connectée et bien gouvernée. On suppose que le continent fera preuve de résilience face à un certain nombre de défis, notamment les pandémies et les changements climatiques, et réalisera la vision de l’Agenda 2063 comme prévu. Les principales étapes de la réalisation du scénario de référence d’une Afrique unie en 2063 sont : i) l’adoption, la ratification et la mise en œuvre permanentes des instruments, protocoles et accords pour promouvoir la bonne gouvernance, la paix et la sécurité ; ii) l’intégration de la prospective stratégique pour renforcer la préparation et la gouvernance préventive ; iii) le renforcement du suivi — évaluation des indicateurs de gouvernance pour améliorer les performances et les résultats des stratégies adoptées.
Utopie « L’Afrique prospère »
Les principales caractéristiques du scénario utopique sont la réalisation des aspirations de l’Agenda 2063 et la gouvernance électronique axée sur les citoyens. Les populations africaines sont éduquées, en bonne santé, et les Africains de redoutables concurrents sur la scène mondiale. Le continent a atteint le stade des économies durables et des sociétés exemptes de criminalité et prospères. Les progrès enregistrés dans le domaine de la santé conduisent à la longévité et au « transhumanisme » où les Africains améliorent leur bien-être et renforcent leurs capacités grâce à l’utilisation de technologies de pointe. Les hypothèses clés de ce scénario sont une continuation de la gouvernance, des systèmes et structures économiques et sociaux actuels, avec quelques modifications dues aux capacités numériques et à l’unification régionale. L’hypothèse principale repose sur le succès de la santé améliorée par le numérique, y compris l’intégration entre l’intelligence artificielle et les humains. Les étapes vers la construction d’une Afrique prospère reposent sur le développement des capacités de la quatrième révolution industrielle et l’application de la numérisation pour améliorer la gouvernance et le bien-être général.
Dystopie « L’Afrique défaite »
Le scénario dystopique de l’Afrique de 2063 se caractérise principalement par la dissolution de l’Union africaine et l’effondrement des systèmes économiques, sanitaires, éducatifs et sociaux sur le continent. La région se caractérise par des conflits généralisés, la pauvreté et la faim résultant de la corruption des dirigeants et la mauvaise gouvernance. En raison de l’incapacité de l’Afrique à s’autogouverner, le pouvoir décisionnel, la gestion des politiques et la gouvernance du continent sont repris par des acteurs non africains et des institutions multilatérales. Le scénario dystopique suppose la généralisation des conflits en Afrique et l’échec des contrepouvoirs institutionnels nécessaires à la promotion d’une meilleure prise de décision et d’une gouvernance équilibrée.
Scénario surprise « L’Afrique décolle »
Le voyage spatial vers Mars est la principale caractéristique du scénario surprise. Ayant réalisé à l’avance les objectifs de développement durable des Nations Unies et les aspirations de l’Agenda 2063, le continent étend sa vision à 2100. Dans ce scénario, on suppose une période d’autonomie qui permet à l’Afrique de consolider ses capacités et de développer ses talents. On suppose également que l’environnement naturel et les changements climatiques continuent de se transformer radicalement, compromettant ainsi les capacités de régénération de la terre. Comme étape principale du scénario surprise, on évoque l’établissement d’un niveau de confiance élevé entre dirigeants et citoyens africains ; l’existence d’un contrat social renouvelé et largement approuvé qui représente et respecte la volonté et la vision des Africains de réaliser l’Afrique qu’ils veulent et de se mobiliser avec l’urgence et l’efficacité exigées.. De plus, les progrès de la science, de la technologie et de l’innovation constituent une étape nécessaire à la réalisation du scénario d’une « Afrique qui décolle ».
L’objectif des scénarios du RGA 2021 est de doter les décideurs, divers acteurs et agents de la gouvernance africaine d’une vision utile leur permettant de mieux prévoir les opportunités, éviter les risques et les obstacles à la bonne gouvernance, harmoniser et promouvoir stratégiquement les progrès et évènements positifs pour le bien collectif de l’UA, des États membres et de leurs parties prenantes.
Chaque scénario décrit un futur possible de la gouvernance africaine, ainsi que les étapes et les évènements qui peuvent conduire à des résultats meilleurs, pires ou surprenants. Sans être exhaustifs ou définitifs, les récits des scénarios offrent un aperçu des avenirs plausibles de la gouvernance africaine et mettent en évidence les domaines dans lesquels des décisions et des actions stratégiques essentielles peuvent s’avérer nécessaires.
Récapitulatif des incidences stratégiques de chaque scénario :
Scénario de référence — L’Afrique unie
- Reconnaissance et mise en œuvre permanentes des instruments, protocoles et traités ratifiés pour la promotion de la bonne gouvernance, en particulier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
- Promotion et protection des droits de l’homme, ainsi que de l’inclusion des femmes et des jeunes.
- Renforcer la résolution des conflits et les efforts de consolidation de la paix.
- Intégrer la prospective stratégique dans la gouvernance en vue de renforcer les capacités de gouvernance prévisionnelle.
Scénario utopique — L’Afrique prospère
- Investissement dans le développement social des pays africains, en particulier de bons résultats en matière de santé et d’éducation,
- Développement des capacités pour la 4e révolution industrielle et la numérisation, stimulant ainsi les contributions africaines et l’appropriation de la technologie et de l’innovation.
- Application des progrès de la gouvernance électronique au profit de l’engagement et de la participation des citoyens, en tant que pierre angulaire de la bonne gouvernance, du développement et de la prospérité.
Scénario dystopique -- L’Afrique défaite
- Application ferme des mesures et mécanismes préventifs nécessaires pour atténuer les problèmes de gouvernance, de démocratie, de paix et de sécurité et pour éviter les pires résultats.
- Priorisation des besoins des citoyens grâce à l’application d’une bonne gouvernance et à la prestation de services nécessaires pour assurer le bien-être des communautés.
- Promotion de la diversité, l’inclusion et la participation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées à tous les niveaux de gouvernance dans la politique, les affaires et la société.
- Protection de la souveraineté des États africains et de l’autorité de l’UA sans ingérence internationale excessive ou focalisation déséquilibrée sur les intérêts non africains et les agendas extérieurs.
Scénario surprise – L’Afrique décolle.
- L’autonomie constitue le thème central du scénario surprise, les investissements nécessaires étant orientés vers la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies et les aspirations de l’Agenda 2063.
- Des actions prioritaires sont menées pour répondre aux exigences de bonne gouvernance, et réaliser ainsi les objectifs de développement et de transformation préalablement fixés.
- La libération et la réorientation de la capacité du continent à imaginer et à explorer des possibilités plus larges de gouvernance africaine, par exemple les zones inexplorées de la haute technologie et de l’espace, y compris les satellites, les mégadonnées et les capacités de calcul, et les voyages spatiaux.
- La concentration sur l’avancement de la science, de la technologie et de l’innovation, en tant que moteur de développement, de croissance et de transformation.
En tant qu’outil de vision à long terme et de planification stratégique à l’appui du mandat élargi du MAEP et des travaux de l’AAG, les scénarios du RGA 2021 aident à accroître et à harmoniser les priorités régionales et nationales, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, ainsi que le suivi des progrès vers la bonne gouvernance pour la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies et des aspirations de l’Agenda 2063.
Au niveau des États membres, les scénarios prospectifs du RGA 2021 poursuivent les objectifs suivants :
- Impulser et soutenir l’adoption des recommandations du RGA 2019 ;
- Promouvoir la formulation et la mise en œuvre des plans décennaux de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA, en harmonisant les priorités régionales et nationales ;
- Fournir un modèle à l’élaboration de rapports nationaux sur l’avenir de la gouvernance et de scénarios au niveau des pays alignés sur l’Agenda 2063 et liés aux stratégies et plans d’action nationaux de développement.
- Servir d’outil d’inspiration pour l’engagement multipartite, la prise de décision et les actions de mobilisation pour réaliser un avenir optimal de bonne gouvernance pour l’Afrique.
Le RGA 2021 a recommandé des domaines d’intervention et un appel à l’action générés par l’exercice d’élaboration de scénarios, suggérant des points de levier et d’intervention pour la réalisation des scénarios prospectifs de la bonne gouvernance en Afrique à l’horizon 2063. Les implications stratégiques indiquées pour chaque scénario ont été alignées sur les recommandations du RGA 2019 et les domaines prioritaires nationaux et régionaux identifiés pour le premier plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 (FTYIP). L’appel à l’action qui en résulte est formulé en termes de domaines d’action politique identifiés selon des catégories spécifiques de moteurs clés de la gouvernance et des facteurs d’impact déterminants connexes. En outre, lors de l’élaboration des recommandations du RGA 2021, l’attention a été accordée aux domaines stratégiques ci-après : Soutiens, pointeurs de boussole et points pivots.
Les soutiens sont des domaines stratégiques qui forment le noyau de la gouvernance en Afrique et représentent les exigences minimales pour une gouvernance fonctionnelle sur le continent, quel que soit le type de scénario : meilleur scénario, scénario du pire, scénario surprise ou scénario de référence. Les domaines stratégiques de soutien sont des questions essentielles à aborder en termes de renforcement des niveaux essentiels de résilience sur le continent. Cela comprend l’application de la gouvernance et la prestation de services de base nécessaires au développement économique et social, l’amélioration de l’éducation, de la santé et des revenus par habitant, ainsi que la gestion active des conflits, la sécurité et les mesures de consolidation de la paix pour assurer la protection et le bien-être des communautés africaines.
Les pointeurs de boussole sont les idéaux élevés, idées et concepts fondamentaux qui soustendent et orientent les valeurs communes, instruments et actes constitutifs de l’Union africaine. Les points stratégiques identifiés comme pointeurs de boussole concernent l’éthique, les valeurs, la responsabilité, la transparence, l’inclusion, la justice, la valorisation des connaissances autochtones africaines et la contextualisation des concepts et modèles de gouvernance ayant une pertinence culturelle. Les idéaux de l’UA en matière de panafricanisme et de démocratie ainsi que les divers protocoles, traités et initiatives ciblant ces points de politique sont au cœur de ce débat.
Les points pivots renvoient aux principaux tendances et problèmes moteurs pour lesquels l’action ou l’inaction peuvent orienter la trajectoire de l’avenir de l’Afrique vers les meilleurs ou les pires résultats, ou conduire à des perturbations importantes. Les facteurs d’impact déterminants tels que la croissance de la population des jeunes, l’augmentation des inégalités économiques et l’instabilité sociopolitique sont des exemples de points pivots où des mesures politiques décisives sont nécessaires pour la réalisation d’un avenir privilégié pour l’Afrique en 2063, et non du scénario de la pire gouvernance.
Les domaines stratégiques ainsi recensés et des catégories de recommandations identifiées visent à faciliter la prise de décision des organes de l’UA, des États membres et des divers acteurs. Chaque catégorie met en évidence les mesures prioritaires à prendre pour cibler les points critiques, y compris les lacunes en matière de gouvernance à combler et les nouvelles possibilités de se préparer et d’en tirer parti.