« L’évaluation des politiques publiques sert à dire ce qui marche ou pas dans l’action publique… en vue de corriger ce qui ne marche pas et de renforcer ce qui marche. »  Vigie de l’évaluation

Dans nos Etats modernes, l’exercice du pouvoir se manifeste par des politiques, projets/programmes  dont la mise en œuvre au niveau central ou décentralisé est susceptible de conséquences sur la vie des populations. Le suivi et l’évaluation de ces politiques, programmes et projets publics prennent une importance de plus en plus croissante, liée à l’évolution des instruments de gestion de l’économie et aux degrés d’exigences des citoyens.

Au Sénégal, il faut attendre le début des années 2000 pour voir l’évaluation s’ériger comme un outil incontournable de la bonne gouvernance et de la démocratie. En effet, à partir de 2001, le Sénégal a pris des engagements et adopté une série de réformes tant aux plans international, régional que national qui ont permis de mettre à l’ordre du jour la question de l’évaluation au niveau national.

Au plan international, les principes et modalités de l’Aide Publique au Développement (APD), réaffirmés par la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, placent également les démarches de suivi et d’évaluation au cœur des interventions publiques. 

Au niveau régional, le nouveau cadre harmonisé  de gestion des finances publiques de l’UEMOA,    préconise, entre autres, le passage d’un budget de moyens à un budget de résultats, l’introduction de la pluri-annualité dans la gestion publique et la déconcentration de l’ordonnancement. Les innovations recherchées à travers ces réformes s’articulent autour de trois éléments : 

  • l’inscription de la budgétisation dans un cadre plus large que le cycle budgétaire annuel ; 
  • l’articulation entre la stratégie d’un ministère et son budget (planification stratégique); et
  • l’opérationnalisation de la gestion axée sur les résultats. 

La maitrise des outils de l’évaluation devient, dès lors, indispensable pour assurer une meilleure allocation intersectorielle des ressources publiques et une appréciation correcte des performances réalisées dans les différents secteurs.

Au plan national, le respect de ces différents engagements s’est traduit par la mise en œuvre de réformes dans la gestion des dépenses publiques par le Gouvernement du Sénégal et l’introduction de nouveaux instruments qui constituent des cadres programmatiques plaçant les démarches évaluatives au cœur des dispositifs de management des politiques publiques. Les principaux documents servant de cadre de référence aux réformes sont entre-autres, le PSE, les Lettres de politique sectorielle, les Documents de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD), les Documents de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelles (DPBEP), les Projets Annuels de Performance (PAP) et les Rapports Annuels de Performance (RAP).