Avant-propos du Directeur général du MAEP
J’ai le plaisir de présenter le Rapport final du processus de revitalisation du MAEP pour la période 2016-2020.
Je voudrais avant tout exprimer ma profonde satisfaction au regard des résultats enregistrés par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs depuis le sommet spécial historique des Chefs d’État et de gouvernement sur la revitalisation de janvier 2016. Je salue la dynamique impulsée par le Forum des chefs d’État et de gouvernement du MAEP dans la matérialisation de la vision de revitalisation telle que décrite dans le présent rapport, ainsi que la supervision du MAEP par le Comité des points focaux, piloté de main de maître par le Kenya, le Tchad et l’Afrique du Sud au cours de la période 2016-2020. Je félicite également les hommes et les femmes d’État qui ont dirigé le travail de supervision technique sur la gouvernance au sein du Panel d’éminentes personnalités du MAEP, ainsi que les contributions des cadres du Secrétariat du MAEP et les interfaces du Mécanisme auprès des partenaires stratégiques, bilatéraux et multilatéraux de l’ensemble du système de l’UA, de nos États membres, du système des Nations Unies et du monde entier.
Cher lecteur, le présent Rapport final est la preuve de l’heureux aboutissement du processus de revitalisation du MAEP pour la période 2016-2020. Parmi les nombreuses réalisations importantes enregistrées, je voudrais relever deux qui me tiennent à cœur. D’abord en 2019, le Secrétariat a mis en œuvre les nouvelles évaluations ciblées. Les évaluations ciblées sont un nouvel outil d’évaluation de la gouvernance, piloté par les membres du Panel du MAEP, et axé sur des thèmes de gouvernance identifiés par les États membres. Les premières évaluations ciblées ont été réalisées en 2019, dont une pour Djibouti sur la décentralisation fiscale, deux pour la Zambie sur le tourisme et le développement des ressources minières, et une évaluation ciblée sur le chômage des jeunes pour la Namibie. En 2020, ce nouvel outil a permis de réaliser une évaluation ciblée sur la gouvernance de la santé et la riposte contre la pandémie de la COVID-19 pour la Sierra Leone.
Ensuite, le MAEP a été retenu en 2018 pour piloter le Rapport biennal sur la gouvernance en Afrique (RGA) en tant que projet phare de la Plateforme pour la gouvernance en Afrique, au titre de la décision inspirée par la réforme de Kagame à l’endroit du MAEP visant à suivre la mise en œuvre et à superviser le suivi et l’évaluation des grands axes de la gouvernance sur le continent en vertu de la décision Dec.631(XXVIII) de la Conférence de l’UA. Depuis lors, le MAEP a finalisé deux rapports sur la gouvernance en Afrique. Le RGA 2019 ayant été soumis à la Conférence de l’UA en février 2019, et le RGA 2021 sur les perspectives de la gouvernance en Afrique, qui a été finalisé en 2020, sera présenté à la prochaine session de la Conférence de l’UA en février 2021.
Le MAEP a servi le continent dans des conditions difficiles et a atteint et dépassé ses objectifs dans le cadre de l’exécution de son mandat durant cette période. Au vu de ces réalisations, permettez-moi de féliciter toutes les structures décisionnelles de l’UA et du MAEP, ainsi que la grande famille du MAEP pour ces résultats exceptionnels.
Pr Eddy Maloka
Directeur général du Secrétariat du MAEP
Midrand (Afrique du Sud), octobre 2020
Introduction : La redynamisation du MAEP et les 3R : Restauration, Revitalisation et Renouvellement
- Le MAEP est le mécanisme d’auto-évaluation de l’UA en matière de gouvernance. Il met en œuvre son programme de travail en vue de la réalisation des composantes de gouvernance de l’Agenda 2063 de l’UA, et en particulier l’aspiration 3 à « Une Afrique où bonne gouvernance, démocratie, respect des droits de l’homme, justice et état de droit sont à l’ordre du jour », et l’aspiration 4 à « Une Afrique vivant dans la paix et dans la sécurité ».
- Le 29 janvier 2016, le Forum des chefs d’État et de gouvernement du MAEP présidé par Son Excellence Uhuru Kenyatta, Président de la République du Kenya a tenu un Sommet spécial dédié à la redynamisation du MAEP. Cinq domaines prioritaires clés figuraient parmi les points de discussion. Un sixième domaine prioritaire avait été intégré avant le deuxième sommet sur la revitalisation, organisé à Nairobi (Kenya), en août 2016. Les six domaines prioritaires étaient les suivants :
- La refonte de la philosophie du MAEP ;
- Le respect de la conformité avec les principes du MAEP ;
- La mobilisation des ressources ;
- L’intégration du MAEP dans le système de l’UA ;
- Le rôle du MAEP dans le suivi de l’Agenda 2063 de l’UA et des objectifs de développement durable (ODD) post-2015 ; et
- La refonte de la méthodologie d’évaluation.
- Le nouveau Directeur général du Secrétariat du MAEP, le Professeur Eddy Maloka, a décliné les six domaines prioritaires en un programme de revitalisation reposant sur les trois piliers de restauration, de redynamisation et de renouvellement du MAEP. Ce programme a été élaboré sur la base des délibérations et des instructions du sommet spécial, tout en s’inspirant davantage de la vision et de la mission originelles, des valeurs et des principes directeurs du MAEP, et en tenant compte des réalités nouvelles et émergentes sur le continent, notamment au niveau de l’UA.
Restauration
- Le pilier « Restauration » portait sur les défis immédiats auxquels le MAEP est confronté, notamment : i) l’élaboration et la mise en œuvre du Plan de travail 2016 ; ii) le renforcement du respect des principes du MAEP ; iii) la mobilisation des ressources ; iv) l’intégration du MAEP dans le système et les processus de l’UA, et v) la mise en œuvre du Plan de travail du MAEP.
- Les objectifs stratégiques de restauration étaient portés par un Secrétariat doté de capacités optimales qui devait conduire les initiatives visant à augmenter le nombre d’évaluations de pays et à mettre en œuvre plus efficacement les programmes d’action nationaux (PAN) du MAEP, et qui aurait la capacité de réaliser plusieurs évaluations simultanément, tout en développant de précieuses connaissances institutionnelles grâce à son travail de suivi et de collaboration concernant les pratiques de gouvernance dans les pays.
Revitalisation
- Le pilier « Redynamisation », conçu pour se déployer en grande partie après la phase de restauration, a consisté à repositionner, revitaliser et intensifier l’engagement en faveur du mandat du MAEP. L’accent a été mis sur le repositionnement du MAEP, en liaison avec d’autres institutions, comme l’un des mécanismes de suivi et d’appui à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’UA et des objectifs mondiaux de développement durable à l’horizon 2030. Dans le premier plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063, le MAEP devait contribuer aux objectifs relatifs à l’adoption des valeurs et pratiques démocratiques, des principes universels des droits humains, de la justice et de l’État de droit, ainsi qu’à la création d’institutions compétentes et à la mise en place d’un leadership transformationnel.
Renouvellement
- Le pilier « Renouvellement », dont la mise en œuvre était prévue au cours des deux dernières années du plan stratégique quinquennal 2016-2020, portait sur l’évaluation, le perfectionnement et le renforcement des outils et processus du MAEP, notamment ses instruments de recherche et de collecte d’informations pour l’élaboration des rapports d’auto-évaluation de pays. La phase de renouvellement devait également consister à revisiter la philosophie qui sous-tend le MAEP, afin de rendre le Mécanisme plus pertinent dans un monde en mutation.